L’analyse stratégique est souvent la première étape du projet, et aide à la définition même de l’idée du projet.
La mise en place d’un projet et les changements qui vont avec entraînent des conséquences sur l’environnement dans lequel le projet a lieu. Parallèlement, la réussite du projet est soumise à des aléas et des facteurs clés de succès identifiables.
La première étape de l’analyse stratégique consiste donc à se poser les bonnes questions. A titre d’illustration, nous utiliserons l’exemple de la construction de la Nouvelle Route du Littoral à la Réunion.
Source : Site officiel de la NRL
Les accidents dus à des chutes de pierre constituent un danger pour les milliers de personnes qui empruntent quotidiennement la route actuelle.
La NRL constitue donc ici un enjeu de sécurité.
Source : IPREUNION
Le basculement de la route actuelle sur un nombre restreint de voies entraîne régulièrement des embouteillages importants.
La NRL constitue ensuite un enjeu de fluidification du trafic.
De manière absolument pas exhaustive :
Là encore, de manière non exhaustive :
Quand les enjeux sont définis, on a déjà une première idée des acteurs autour du projet. Il est cependant important de les identifier avec précision.
Les questions à se poser sont alors :
Sont-ils pour, contre, ou neutres vis à vis du projet ?
Et à quel degré ? Plutôt contre, ou foncièrement contre ?
Qu’ils aient une opinion positive ou négative sur le projet, il est important de se poser la question du pouvoir qu’ils peuvent avoir sur le projet.
Ce pouvoir peut par exemple s’évaluer en fonction :
On peut pour cela utiliser la carte des partenaires, selon Jean Christian FAUVET.
Cette matrice permet de schématiser les différentes parties prenantes autour d’un projet, en les visualisant en fonction de leur degré :
Explication des chiffres sur les deux axes de la matrice :
+1 : agit peu et obéit passivement.
+2 : est intéressé, et manifeste son intérêt.
+3 : coopère, et prend des initiatives.
+4 : est engagé, militant.
-1 : agit peu, et obéit passivement.
-2 : n’est pas d’accord, et le fait savoir.
-3 : agit dans la lignée de son opposition, mais peut se rallier sous la contrainte.
-4 : est engagé, militant, et ne changera jamais de bord.
Explication des différents catégories d’acteurs selon M. FAUVET :
Les soutiens les plus forts, inconditionnels.
Ont un intérêt fort pour le projet, mais voudront négocier, pour faire valoir leur intérêt.
Ils ont des arguments forts, à la fois en faveur et contre le projet.
Ils ont des arguments en faveur ou contre le projet mais :
De ce fait, ils sont plus à même de changer d’opinion.
Souvent nombreuses, les personnes passives peuvent l’être pour plusieurs raisons :
Sont contre le projet, mais parfois pour des raisons peu justifiées.
Ils ne seront jamais d’accord avec le projet, et s’inscrivent dans une démarche d’antagonisme systématique.
En reprenant l’exemple de la NRL :
Types de partenaires | Acteurs |
---|---|
Alignés | Les personnes qui empruntent chaque route l’ancienne route, qui sont heureuses de l’arrivée d’une alternative aux dangers et aux embouteillages liés à l’ancienne route. Le parti politique de la mandature à l’origine du projet. |
Irréductibles | Les personnes en faveur d’un autre projet. Les personnes qui habitent à proximité des carrières où doivent être extraites les matières premières. Les personnes qui sont convaincues que ce projet n’est pas conciliable avec la préservation des milieux naturels. L’opposition politique. |
Concertatifs | Les entreprises choisies pour réaliser le projet. |
Hésitants | Les personnes qui voient l’utilité de cette route, mais qui ont peur de l’emprunter, car elle est construite sur l’eau. Les personnes qui voient l’utilité de cette route, mais qui critiquent son coût. |
Opposants | Les entreprises qui auraient voulu être sélectionnées pour travailler sur le chantier. Les personnes qui critiquent pour critiquer. |
Déchirés | Les personnes engagés en faveur de la protection de l’environnement, et qui gagneraient en confort de vie avec cette nouvelle route. |
Passifs | Les touristes. Certaines personnes qui n’ont pas de voiture. Certaines personnes âgées qui ne se déplacent pas autant qu’avant. |
Maintenant que les enjeux et acteurs sont définis, il est temps de définir des actions qui vont permettre de :
Le plan d’action variera en fonction du projet, mais on peut penser aux éléments suivants :
Un certain nombre de personnes « plutôt contres » pourront plus facilement changer d’avis si le message vient de personnes qu’elles apprécient.
Dans la continuité du point précédent, le recours à des experts reconnus, idéalement indépendants, pourra faire pencher la balance.
Les experts en question pourront par exemple mener des tests, ou délivrer une certification.
Cet argumentaire pourra se concentrer sur les bienfaits objectifs du projet, appuyés par ailleurs par des rapports d’experts ou certifications.
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Les étapes de la gestion de projet
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